La Charte d’Athènes rassemble l’essentiel des principes de l’urbanisme fonctionnaliste du Mouvement moderne, adoptés lors du 4e Congrès des CIAM (Congrès internationaux d’architecture moderne), tenu au large d’Athènes en 1933. Parue sous différentes versions et en différentes langues dès son adoption, la version la plus connue est celle que l’on doit à Le Corbusier, publiée anonymement en 1942. Elle résume la progression des idées débattues par ces congrès depuis 1928 et devait être complétée par une « charte de l’habitat » qui n’a jamais vu le jour.
À partir d’un ensemble de critiques sur l’« état actuel des villes », portant tour à tour sur les quatre fonctions essentielles de la ville : l’habitation, les loisirs, le travail, la circulation, la Charte d’Athènes, décline, en autant d’« exigences », les principes d’un nouvel urbanisme. Les logements, ensoleillés, doivent être disposés dans des « constructions hautes », interdites d’alignement le long des voies, espacées les unes des autres pour « libérer le sol en faveur de larges surfaces vertes » ; « les secteurs industriels doivent être indépendants des secteurs d’habitation… »; « les rues doivent être différenciées selon leurs destinations : rue d’habitation, rues de promenade, rue de transit, voies maîtresses ». En « conclusion », la Charte énonce des « point de doctrine » qui stipulent notamment qu’ « il est indispensable d’utiliser les ressources de la technique moderne ».
Une application caricaturale de cette Charte a été mise en en œuvre en France pour résoudre la grave crise du logement apparue au lendemain de la guerre ; elle a débouché sur la production des grands ensembles (1951), puis des ZUP (1958) qui a contribué à son discrédit. Une « Nouvelle Charte d’Athènes 1998 » a été rédigée par le Conseil Européen des Urbanistes, dont la version française a pour sa part été publiée par la SFU (Société Française des Urbanistes) sous le titre « Charte pour l’urbanisme des villes du XXIe siècle».
Daniel Pinson
Mars 2015