Conditions de logement

Ce terme recouvre plusieurs notions. Statistiquement, les recensements et les enquêtes logement permettent de décrire les équipements sanitaires, les modes de chauffage, l’alimentation en énergie, la surface, le nombre de pièces et la densité d’occupation. La combinaison de ces différents éléments donne une appréciation des conditions de logement et de leur évolution dans le temps.

L’enquête réalisée en 1906 par le ministère du travail sur l’habitation ouvrière dans 50 villes françaises est la plus ancienne à donner systématiquement des renseignements sur l’équipement des logements (présence de WC réservés à la famille, nombre de pièces possédant une fenêtre, nombre de pièces possédant une cheminée). En moyenne deux logements sur trois n’avaient pas de WC, et dans certaines villes tous les logements en étaient dépourvus. Par la suite, l’enquête de 1941-1942, sur les propriétés bâties, dénombre les logements selon l’existence d’une salle d’eau, d’une buanderie et d’une chambre de domestique : à cette date, un immeuble sur vingt est doté de tout le confort (eau, gaz, électricité, chauffage central) et un sur vingt-cinq est dépourvu de tout confort (aucun de ces éléments).
A partir du recensement de 1946, sont étudiées les caractéristiques des cuisines, l’alimentation en eau, gaz, électricité, la présence d’une pièce réservée à la toilette et le mode d’évacuation des WC. A cette date, 37% des logements français disposent de l’eau courante (18% dans les zones rurales) ; le tout-à-l’égout n’est installé que dans 12% des immeubles ; seul l’équipement électrique est presque universel : 80% des immeubles ruraux et la quasi-totalité dans les grandes villes. Une proportion très faible de 5% des logements a une salle de bain (2% en milieu rural). En 1954, le questionnaire se transforme, ce qui rend difficile l’étude des évolutions. En 1946 la question portait sur la présence dans le logement d’une salle de bains ou d’un cabinet de toilette (avec ou sans eau). En 1954, on demande de préciser si le logement possède une baignoire ou une douche, ou dans le cas contraire, s’il est équipé d’un ou de plusieurs points d’eau autres que l’évier de la cuisine. Avec l’évolution des normes de confort, les questions sur la présence d’eau courante et de WC vont disparaître (en 1990 pour l’eau et 2004 pour les WC). Depuis 1954, des questions portant sur le type de chauffage sont introduites : de 1962 à 1982, des précisions sur le chauffage dans l’immeuble sont demandées ; en 1999 apparaît la rubrique chauffage individuel électrique (28% en 2011) à côté de chauffage collectif et poêle/cheminée.
Si l’on s’en tient au confort sanitaire minimal des résidences principales, on constate que celui-ci a continué de s’améliorer rapidement au cours des trente dernières années. En 2011, seuls 3% des logements ne possèdent pas de douche ou de baignoire alors que cette proportion s’élevait encore à 30 % en 1975. On mesure encore plus l’extraordinaire progrès des conditions de logement des Français lorsque l’on pense que 2% des logements seulement bénéficiaient de tout le confort en 1946.

Catherine Bonvalet et Arnaud Bringe
Mars 2015

→ confort, parc de logements, amélioration de l’habitat

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