L’agence nationale pour la rénovation urbaine est un établissement public industriel et commercial qui a été créée par la loi du 1er août 2003. Voulue par Jean-Louis Borloo, elle a été mise en place dès 2004 pour mettre en œuvre le programme national de rénovation urbaine (PNRU) créé par la même loi, puis le nouveau programme national de renouvellement urbain créé par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine.
Le PNRU a comme « objectif de restructurer les quartiers dans un objectif de mixité sociale » (article 6 de la loi de 2003). Il vise les quartiers classés en zone urbaine sensible (définie par la loi Pacte de relance pour la ville en 1995) ou ceux qui présentent des caractéristiques similaires (niveau de pauvreté, de taille du quartier HLM et de sa vétusté) soit 356 communes (toutes les métropoles, grandes villes, une grande partie des villes moyennes et quelques petites villes et 91 % des départements couverts) qui représentent 600 quartiers et 4 millions d’habitants.
L’ANRU finance les projets des collectivités locales pour transformer et améliorer les quartiers et le règlement général de l’ANRU (RGA) ainsi que le règlement financier définissent précisément les opérations (et leur montant) qui peuvent être subventionnées.
La rénovation urbaine portée par l’ANRU consiste à financer à hauteur de 25 % en moyenne des projets constitués d’opérations d’aménagement d’espaces publics, de logement (démolitions, reconstructions, réhabilitations), d’équipement (scolaires, culturels, sportifs) qui ne pourraient se faire sans elle.
Le comité d’engagement national approuve les projets de renouvellement urbain des collectivités locales et des organismes HLM puis une convention est signée entre les principaux acteurs et financeurs des territoires et l’ANRU. Le Préfet est le délégué territorial de l’ANRU et assure le suivi et l’accompagnement opérationnel des projets.
Le budget total du PNRU s’élève à 47 milliards d’euros d’investissements dont 12 milliards d’euros de subventions de l’ANRU. Avec les crédits de l’ANRU, il a été possible aux acteurs locaux de construire 140.000 logements sociaux, d’en démolir 160.000 et d’en réhabiliter 340.000, les derniers travaux se sont achevés en 2020. Cette politique publique a permis une forte amélioration des conditions de logement et de bien-être dans la ville et a nécessité un prolongement (le NPNRU).
La première convention du NPNRU a été signée par Rennes début 2017 et ce nouveau programme qui s’étendra jusqu’en 2030 dispose d’un budget équivalent au premier. Il concerne 3 millions d’habitants et 450 quartiers et poursuit les mêmes grands objectifs que le PNRU.
Fabrice Peigney
Juillet 2021
→ démolition (des logements sociaux), grands ensembles, résidentialisation, « rénovation et renouvellement urbains »