Précarité

 

Qualifie certaines situations de logement vécues par des populations dont les ressources ou les conditions de vie peuvent en réalités être fort variables.

Il peut s’agir d’un étudiant soutenu par ses parents circulant entre un logement universitaire et le domicile de ses parents, de celui cumulant plusieurs petits boulots qui habite dans une ancienne chambre de service plus ou moins bien équipée, ou encore du jeune alternant emplois temporaires, stages de formation, chômage, vivant entre le foyer parental et celui de son ou sa partenaire, dans l’attente d’un emploi stable pour fonder un foyer. Un peu plus âgé, ce sera le jeune adulte, sans formation initiale suffisante, qui se retrouve « RMIste » : s’il n’est pas en quelque sorte « captif » d’un logement gratuit ou très bon marché, la difficulté de trouver une résidence l’oblige à recourir à l’hébergement par sa famille ou des amis, à se loger en hôtel ou dans des structures collectives d’urgence, et au pire, dans des abris de fortune, squats, caves d’immeubles, voire, dans la rue. Parmi les situations aiguës de précarité, on peut également citer celles des individus ou des familles immigrants qui se voient dans la nécessité d’accepter d’exécrables conditions de logement, à n’importe prix, pour garder leur emploi, souvent précaire et pénible, et éventuellement au noir. Mais on observe également la multiplication des cas des personnes, avec ou sans enfant, se retrouvant sans ressources financières et morales suffisantes après une séparation conflictuelle qui les oblige à quitter le domicile conjugal (par exemple après la revente du logement acquis en commun) et leur fait perdre le contact avec leur environnement familial et amical.
Toutes ces situations, et celles plus classiques, des personnes vieillissantes ou handicapées qui ne jouissent que de revenus très modestes, font référence à un manque de solvabilité personnelle pour faire face au marché immobilier très spéculatif des grandes agglomérations urbaines, dans une conjoncture économique très compétitive.

Denise Arbonville
2003

→ démunis, « Evolution de la famille et modes d’habiter : les grandes évolutions depuis les années cinquante », exclusion, « L’hébergement : entre public et privé, un secteur en recomposition », parc social de fait, squat

 

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