Nussbaum Florence

Auteur/e

Nussbaum Florence

Discipline

Géographie

Titre

La valeur du vide : délaissement résidentiel et acteurs de marché dans la fabrique urbaine

Université

Paris

Date de soutenance

05/12/2019

Directeur/trice de thèse

Renaud Le Goix

Résumé

La thèse porte sur les logiques de délaissement résidentiel dans les grandes villes des Etats-Unis. Si la crise économique de 2008 a médiatisé la multiplication des logements abandonnés du fait des saisies immobilières, la vacance résidentielle est un phénomène bien plus ancien et qui s’étend au-delà des anciennes régions industrielles en crise, se superposant à la vulnérabilité sociale et raciale au Nord comme au Sud. Comment expliquer la persistance de zones dégradées au cœur des villes dans un contexte de gentrification croissante des centres urbains ? À partir des exemples de Chicago et Houston, la thèse interroge le rôle joué par différents acteurs, publics comme privés, dans le déclin démographique et matériel des quartiers péricentraux en s’intéressant spécifiquement aux propriétés délaissées. Elle adopte une approche relationnelle inspirée de l’économie politique afin de révéler le poids des stratégies individuelles et collectives dans l’évolution du tissu urbain. Dans les quartiers étudiés, le déclin ne s’explique pas par un simple déséquilibre de l’offre et de la demande. L’analyse de la géopolitique locale de l’abandon révèle que les propriétés délaissées suscitent alliances et conflits entre les acteurs locaux, ce qui participe à l’inertie des quartiers dégradés. La complexité des dispositifs juridiques qui encadrent ces propriétés explique notamment l’impuissance de la plupart des acteurs locaux. Toutefois, loin d’être complètement abandonnés, ces quartiers dégradés sont en fait le support d’une intense activité de spéculation de la part d’investisseurs privés. Les modalités de gestion de la vacance par les autorités locales renforcent cette dynamique de privatisation de la fabrique urbaine et contribuent à une différenciation spatiale croissante au sein des grandes villes des Etats-Unis.

Mots-clés

La thèse porte sur les logiques de délaissement résidentiel dans les grandes villes des Etats-Unis. Si la crise économique de 2008 a médiatisé la multiplication des logements abandonnés du fait des saisies immobilières, la vacance résidentielle est un phénomène bien plus ancien et qui s’étend au-delà des anciennes régions industrielles en crise, se superposant à la vulnérabilité sociale et raciale au Nord comme au Sud. Comment expliquer la persistance de zones dégradées au cœur des villes dans un contexte de gentrification croissante des centres urbains ? À partir des exemples de Chicago et Houston, la thèse interroge le rôle joué par différents acteurs, publics comme privés, dans le déclin démographique et matériel des quartiers péricentraux en s’intéressant spécifiquement aux propriétés délaissées. Elle adopte une approche relationnelle inspirée de l’économie politique afin de révéler le poids des stratégies individuelles et collectives dans l’évolution du tissu urbain. Dans les quartiers étudiés, le déclin ne s’explique pas par un simple déséquilibre de l’offre et de la demande. L’analyse de la géopolitique locale de l’abandon révèle que les propriétés délaissées suscitent alliances et conflits entre les acteurs locaux, ce qui participe à l’inertie des quartiers dégradés. La complexité des dispositifs juridiques qui encadrent ces propriétés explique notamment l’impuissance de la plupart des acteurs locaux. Toutefois, loin d’être complètement abandonnés, ces quartiers dégradés sont en fait le support d’une intense activité de spéculation de la part d’investisseurs privés. Les modalités de gestion de la vacance par les autorités locales renforcent cette dynamique de privatisation de la fabrique urbaine et contribuent à une différenciation spatiale croissante au sein des grandes villes des Etats-Unis.

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Auteur/autrice

  • Jean Bosvieux

    Jean Bosvieux, statisticien-économiste de formation, a été de 1997 à 2014 directeur des études à l’Agence nationale pour l’information sur l’habitat (ANIL), puis de 2015 à 2019 directeur des études économiques à la FNAIM. Ses différentes fonctions l’ont amené à s’intéresser à des questions très diverses ayant trait à l’économie du logement, notamment au fonctionnement des marchés du logement et à l’impact des politiques publiques. Il a publié en 2016 "Logement : sortir de la jungle fiscale" chez Economica.