Nkenne Jean Marie

Auteur/e

Nkenne Jean Marie

Discipline

Sociologie

Titre

Migrations internationales et mutations spatiales par l´habitat : le cas de la diaspora camerounaise dans la ville de Yaoundé

Université

Lorraine

Date de soutenance

11/12/2020

Directeur/trice de thèse

Emmanuel Jovelin, Pierre Kamdem.

Résumé

Dans cette thèse de doctorat intitulé « Migrations internationales et mutations spatiales par l´habitat : le cas de la diaspora camerounaise dans la ville de Yaoundé », nous nous intéressons à l´intégration des migrants internationaux camerounais dans la ville de Yaoundé, à travers leurs productions foncières et immobilières. Notre objectif est de comprendre comment les migrants participent à la construction urbaine de la ville de Yaoundé. La réalisation de cette étude est basée sur l’analyse statistique, graphique et comparative des données sur la production de l´habitat dans la ville de Yaoundé, de 1990 à 2010. Ces données proviennent des institutions publiques du secteur de l´habitat au Cameroun, ainsi que de l´enquête de voisinage réalisée selon une approche exhaustive sur les investissements immobiliers dans la ville de Yaoundé. La ville de Yaoundé, site de cette étude, est située à 3°50’N et à 11°32’ E. Elle abrite une population estimée en 2005 à 1 817 524 habitants. Cette population estimée en 2010 est d´environ 2,15 millions d’habitants et à l´horizon 2030, elle pourrait atteindre 3,5 millions. Ce qui signifie de besoins nouveaux en logements, dont les estimations sont de l´ordre de 719 000. Ce contexte semble représenter un ensemble de conditions favorables aux investissements immobiliers et le migrant international émerge comme un nouvel acteur. En effet, les retombées de la migration internationale et les mutations urbaines dans les pays d´origine sont perceptibles à partir du foncier, révélateur d´enjeux nouveaux et objet de compétition ardue. Yaoundé constitue le lieu de déploiement intense de stratégies d´investissement des migrants internationaux. Leurs productions foncières et immobilières sont perceptibles, même si elles restent encore modestes et ne représentent que 0,13% de l´ensemble des productions. Ces investissements sont dominés par les Camerounais installés en Europe (73,75%) suivis par ceux des camerounais des Amériques (12,3%), ceux des pays africains (8,63%) et ceux des pays asiatiques (5,32%). Ces derniers ont passé entre 5 et 10 ans avant de prendre la décision de produire un bien immobilier dans la ville de Yaoundé. Leurs productions ont privilégié trois filières (sociale, résidentielle et commerciale). Les migrants assurent des productions résidentielles importantes par leurs filières et leurs caractéristiques dans la ville de Yaoundé. Ces investissements sont diversifiés et inégalement répartis dans la ville et assurent des fonctions aux retombées symboliques et économiques importantes. On note une absence de complémentarité entre les projets immobiliers et la politique de l’habitat du pays en général et de la ville en particulier. Il en résulte, quel que soit le mérite des réalisations, qu’elles ne peuvent pas garantir à moyen et long termes une structuration de l’économie immobilière de la ville, encore moins inverser d’une part la dynamique migratoire, et d’autre part l’inflation observée ces dernières années dans les charges locatives dans la ville de Yaoundé. En effet, les migrants sont confrontés aux obstacles émanant d´astreintes exogènes amplifiées par des manquements endogènes.

Mots-clés

Migration, urbanisme

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Auteur/autrice

  • Jean Bosvieux

    Jean Bosvieux, statisticien-économiste de formation, a été de 1997 à 2014 directeur des études à l’Agence nationale pour l’information sur l’habitat (ANIL), puis de 2015 à 2019 directeur des études économiques à la FNAIM. Ses différentes fonctions l’ont amené à s’intéresser à des questions très diverses ayant trait à l’économie du logement, notamment au fonctionnement des marchés du logement et à l’impact des politiques publiques. Il a publié en 2016 "Logement : sortir de la jungle fiscale" chez Economica.