Canillos Thibaud

Auteur/e

Canillos Thibaud

Discipline

Archéologie

Titre

Les dynamiques de peuplement dans la basse vallée de la Cèze, étude diachronique de l'occupation du sol et études de cas (IIe s. Av. - VIe s. De n. è. ).

Université

Besançon

Date de soutenance

2014

Directeur/trice de thèse

François Favory

Résumé

Le sujet abordé dans la thèse a pour matière principale l’archéologie et s’inscrit dans la lignée des recherches consacrées au peuplement ancien du Languedoc oriental. Le mémoire traite d’un inventaire de sites archéologiques localisés en basse vallée de la Cèze, dans le département du Gard et en milieu rural, ainsi que de la mise en perspective de ces établissements dans une synthèse sur les dynamiques de peuplement sur une période comprise entre le IIe s. Av. Et le VIe s. De n. è. L’Antiquité constitue ici le cadre temporel de cette recherche, bien que les traces d’occupation du sol préhistoriques, protohistoriques et médiévales n’aient pas été passées sous silence. La réalisation de plusieurs campagnes de sondage et de prospection archéologique diachronique, associé à un inventaire céramologique, a constitué le socle fondamental de cette étude. L’emploi d’un GPS portatif a été généralisé à l’ensemble des établissements étudiés lors des prospections, qui ont bénéficié, dans leur intégralité, de relevés du mobilier au réel. Pour tenter de répondre aux problématiques touchant les dynamiques de peuplement au cours de l’Antiquité, la démarche retenue a été celle d’une analyse spatiale multi-scalaire, avec l’emploi privilégié d’un système d’information géographique créé pour l’occasion. Le travail de synthèse explicitant les dynamiques de peuplement en basse vallée de Cèze s’est appuyé sur un corpus de 84 sites, qui a fait l’objet d’une classification par le biais d’outils statistiques, et d’une spatialisation grâce à l’emploi du SIG. Cette étude a donc pour objectif de donner une première vue synthétique des données issues des campagnes de prospections et des fouilles archéologiques et, en les replaçant dans leur contexte géographique, de caractériser les établissements ruraux gallo-romains afin d’en montrer l’évolution spatiale et chronologique. L’analyse spatiale ici explicitée se donne pour dessein de comprendre les logiques du système de peuplement rural en essayant de répondre à plusieurs questions : quelles sont les modalités de création, de disparition, voire de transformation des établissements antiques ? Quelles sont les interactions qu’ils pouvaient entretenir entre eux ? Quelle est la place des oppida dans le réseau d’habitat de l’époque ? Ou, encore, dans quelles proportions les réseaux de communications et les activités agricoles influent-elles sur les dynamiques de peuplement ?

Principales conclusions

En axant la focale sur les foyers de travailleurs migrants, ce travail interroge plus largement le traitement du fait communautaire par l'action publique dans le contexte français, marqué par un modèle républicain et universaliste de l’Etat-nation. Les tensions observées autour du devenir des espaces collectifs, dans lesquels s'exercent les pratiques communautaires des migrants, sont emblématiques : la transformation des foyers autorise le maintien de certaines pratiques tout en opérant une invisibilisation des spécificités culturelles ou religieuses. Par exemple, les salles de prière deviennent des « salles polyvalentes » qui, au nom de la laïcité, ne sont pas réservées au culte mais peuvent accueillir des activités cultuelles. La thèse montre ainsi que les pratiques des acteurs chargés de mettre en œuvre les politiques nationales, en interaction avec les publics concernés, peuvent donner lieu à des modes de gestion communautaires malgré un système politico-institutionnel français supposé aveugle à la différence et aux communautés locales.

Mots-clés

Antiquité, oppidum, système de peuplement, réseau d’habitat, prospective archéologique, archéologie spatiale, SIG, établissements humains

Auteur/autrice