Le succès indéniable de la VEFA HLM comme mode de production des logements sociaux suscite de nombreuses questions. Cet article retrace les opinions, parfois contradictoires, qui se sont exprimées lors d'un séminaire auquel participaient des représentants des organismes d'HLM, des acteurs de la promotion privée et des universitaires.
La production de logements locatifs sociaux est désormais majoritairement issue d'achats en l'état futur d'achèvement (VEFA) à des promoteurs privés. A quels facteurs doit-on attribuer les raisons de ce succès ?
La crise s’est accompagnée en Ile-de-France d’un creusement des inégalités de niveau de vie, puis d’une relative stabilité. Dans un contexte d’envolée des prix immobiliers, le statut d’occupation et le logement sont devenus des marqueurs sociaux plus forts et participent de plus en plus à la différenciation sociale sur le territoire. Depuis le début des années 2000, la mobilité résidentielle a diminué et le parc social devient de moins en moins une étape en vue d’un projet d’accession à la propriété, mais un parc refuge.
Elément déterminant de la stabilité du modèle de logement autrichien de l'après-guerre, le secteur locatif social sert d’amortisseur pour empêcher les fluctuations excessives du prix des logements. Cependant, l'environnement a changé. L'offre est importante, mais la demande encore plus et, comme dans d'autres pays, le rôle généraliste du locatif social est parfois mis en question.
Doit-on se satisfaire du mode de fixation actuel des loyers HLM ? Cette question a été saisie par Rennes Métropole qui a fait de leur régulation un instrument central de l’évolution de sa politique locale de l’habitat. Le cap y est énoncé clairement : ce n’est qu’à la condition d’une profonde recomposition des loyers pratiqués dans le parc social que pourra être garantie une mixité sociale respectueuse du droit au logement.